Il souffre plus qu’il ne le faut, celui qui souffre avant qu’il ne soit nécessaire.

Souvent, la source de nos tourments ne se trouve pas dans les épreuves de la vie, mais en nous-mêmes. Il est dit que celui qui souffre avant qu’il ne soit nécessaire, souffre davantage qu’il ne le devrait. Cette affirmation est un paradoxe où la véritable cause de notre souffrance est notre propre résistance à l’angoisse. En angoissant sur l’éventualité de la douleur, nous entrions dans une spirale descendante de souffrance, alimentant inutilement notre anxiété.

Chaque instant présent est tout ce qui compte véritablement ; le passé est révolu, le futur incertain. Imaginez la vie comme un fleuve, dont les eaux coulent sans cesse. Le passé est l’eau qui a déjà coulé ; le futur, l’eau qui n’est pas encore arrivée ; seul le présent est l’eau qui coule sous vos pieds en cet instant. Pourquoi souffrir de l’eau qui n’est pas encore là ? L’anxiété n’est rien d’autre qu’un fardeau que nous choisissons de porter de manière anticipée, et cela nous fait plus de mal que de bien.

Pour intégrer cette sagesse dans votre vie quotidienne, considérez cet exemple : vous avez une présentation importante à faire au travail la semaine prochaine. Vous commencez à vous inquiéter à l’idée de ne pas être à la hauteur, de faire un faux pas, de décevoir vos collègues… Cette source d’angoisse n’est autre que vous-même. Vous souffrez déjà d’un événement qui n’existe que dans votre esprit. Au lieu de cela, concentrez-vous sur le moment présent, sur la préparation de votre présentation, sur chaque diapositive, chaque mot que vous allez dire. La suffisance dans l’instant présent vous libérera des chaînes de l’anticipation anxieuse. C’est là la véritable essence de la sagesse stoïcienne.